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La Bataille pour Dark-City
5 décembre 2006

L'Ennemie

commandantLe commissaire s’impatientait…Le chemin de ronde de l’énorme bâtisse fortifiée qu’il arpentait depuis des heures, les mains dans le dos et la tête baissée, résonnait de son pas lourd, ajoutant à la tension et au stress ambiant. Alors qu’il repassait à nouveau à hauteur du poste émetteur de la Basilique Impériale, Ian Von Starck n’y tînt plus.

« Qu’avez vous de nouveau sergent ? »

Surpris après des heures à attendre le moindre grésillement rassurant sur la santé de la patrouille partie en reconnaissance dans les quartiers brumeux de DARK CITY, le sergent Guss sursauta, manquant de tomber de sa chaise. Le ton sec et autoritaire du commissaire l’obligea cependant à répondre au plus vite.

« Aucune nouvelle Monsieur, rien depuis des heures…Ils sont peut être hors de portée du signal ? »

L’immense stature de Von Starck était penchée sur le sergent qui demeurait prostré, la tête dans les épaules et les fesses à moitié dans le vide. Le commissaire ne releva même pas le ridicule de la situation… s’il suffisait de si peu pour apeurer ce soldat qu’en serait il lorsqu’il serait confronté à l’Ennemie ?

« Saloperie de bestioles de m… » songea tout haut Von Starck. Un instant il demeura ainsi, immobile et le regard fixe, les mains toujours croisées dans le dos, à murmurer les pires injures dans toutes les langues qu’il connaissait. Plongé dans l’ombre de cette inquiétante silhouette, le sergent écoutait, paralysé, un frisson lui parcourant l’échine.

Von Starck n’était pas un enfant de chœur et bon nombre de soldat avait appris à leur dépens qu’il valait mieux ne pas le contrarier. Le commissaire se redressa, sortant de sa demi torpeur. Son regard incisif se fixa sévèrement sur le sergent.

« Eh bien ! Faut-il que je me serve moi-même de cette foutue radio pour savoir ce qui se passe là bas ?! » aboya le commissaire les yeux écarquillés.

La petite veine de la contrariété vibrait frénétiquement sur sa tempe gauche, prolongeant l’horrible balafre qui lui coupait le visage en deux.

sergentSaisi de terreur, le sergent agrippa vivement d’une main tremblante le communicateur, renversant le contenu brûlant de sa timbale sur ses genoux ainsi que les notes manuscrites éparpillées çà et là. Ravalant sa douleur il tourna doucement le bouton de fréquence.

« Allô, allô code Bravo à vous… ici tour opérator est ce que vous me recevez ? Répondez ici tour opérator… ».

N’y tenant plus, le commissaire s’empara du communicateur, bousculant le malheureux sergent qui alla rouler dans le fonds de la pièce.

« Où êtes vous bandes de crétins ?! » hurla Von Starck.

N’obtenant aucune réponse, il se saisit de l’ensemble de l’appareillage et projeta les 45 kilos de la machine à travers la porte, le tout allant s’écraser à quelques pas de la sentinelle en contrebas. Une fois calmé, Von Starck épousseta son épais manteau de cuir et repris sur un ton neutre :

« Sergent, vous direz à cet imbécile de technicien qu’il a maintenant du travail à faire… je veux que cette radio fonctionne correctement ce soir… et puis dîtes lui de réparer la porte aussi. » Il sortit rapidement en claquant les talons.

Au delà de ces accès de colère démesurés, Von Starck savait qu’il n’avait plus le choix. L’émetteur de la patrouille qu’il cherchait désespérément à joindre fonctionnait toujours, un signal intermittent apparaissant sur le contrôle de la Basilique. La seule conclusion logique, c’était qu’il n’y avait plus personne pour répondre, pas besoin d’être un stratège pour comprendre. Von Starck n’avait cure d’envoyer des hommes à la mort si cela servait la cause de l’Empereur. Mais les réserves s’amenuisaient tant en hommes qu’en matériel. La patrouille perdue avait déjà pour mission de rapporter des cellules d’énergie, laissées sur place lors de la précédente attaque tyranide. L’Ennemie…

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Ces saloperies de bestioles comme il les appelait. Cette engeance était faîte pour tuer et il reconnaissait qu’elle était douée pour cela. Si la moitié de ses hommes avait pu avoir l’agressivité et l’absence total d’instinct de survie qui caractérisaient les tyranides, Von Starck aurait eu tôt fait de débarrasser cette ville de tous ces foutus xenos. Les eldars les avaient lâchement abandonnés à leur sort après avoir trouvé une opportunité de fuir vers leur vaisseau en orbite. Au moins il n’aurait pas à craindre de les avoir sur le dos une fois la menace tyranide vaincue… mais pouvait on seulement la vaincre ? Von Starck chassa cette pensée hérétique de son esprit en se mordant l’intérieur de la joue jusqu’au sang… le triomphe de l’empereur ne faisait aucun doute, cette misérable ville resterait Sa propriété.

Le commissaire cracha le sang qu’il avait dans la bouche et se tourna vers le capitaine Jenckins.

« Capitaine Jenckins il semblerait qu’une quinzaine de vos soldats se soient égarés dans les rues de cette citée. On va retrouver ces fillettes et leur expliquer comment fonctionne un poste émetteur ! »

Jenckins eut un rictus. L’humour caustique du Commissaire valait toujours mieux qu’un éloge funèbre pour le moral des troupes…

promo0A quelques centaines de mètres de la basilique, une intelligence guidée par l’instinct communiquait silencieusement avec la masse grouillante de créatures postée en retrait. Les petits yeux d’insectes, noirs et vitreux, du genestealer alpha parcouraient les ruines. Ces mouvements de tête vifs et saccadés  balayaient le futur champ de bataille, enregistrant une incroyable foule de données retransmises psychiquement au reste des tyranides. La patrouille qu’ils avaient chassée la veille avait réouvert l’appétit des tyranides : il leur fallait de nouvelles proies. Déjà les cheminées organiques édifiées sur la dernière scène de carnage s’essoufflaient… La Grande Dévoreuse avait faim.

Après un dernier repérage, la monstrueuse créature se détourna. L’embuscade serait préparée avec minutie.

A l’aube, Von Starck et un détachement de blindés émergèrent des remparts fortifiés de la basilique. L’air frais et humide laissait planer une odeur désagréable, mélange de souffre et de sang. Malgré les avertissements de Jenckins, le commissaire dirigea le convoi vers le signal émis par le transmetteur de la patrouille disparue. Les tyranides étaient certes féroces, mais de là à penser qu’il s’agissait d’un piège … ce n’était que des insectes après tout !

Pourtant alors qu’ils avaient dépassé le premier pâté d’immeubles en ruines, Von Starck eut une sensation étrange. Quelque chose se préparait. Une rafale de tirs de fusil laser le sortit de ses pensées.

« Qui a donné l’ordre de tirer bandes d’imbéciles ? » hurla Jenckins.

« Capitaine j’ai vu un truc qui bougeait par là… çà ressemblait vachement à un « vampire » ! »

stealerVon Starck se retourna rapidement vers le soldat fautif. Un « vampire » … c’était ainsi qu’ils nommaient les genestealer alpha…. une ignoble machine à tuer plus performante encore dans ce domaine que toutes les autres créatures de taille similaire réunies.

Une pierre roula soudain au bas d’un étage déchiqueté par les obus dans le bâtiment le plus proche du convoi.

« Bestioles en approche ! Feu à volonté ! ». Von Starck avait crié sans y penser, d’instinct.

Se sachant repérés, les tyranides surgirent en masse de leurs couverts de gravas. L’embuscade avait fonctionnée, les troupes impériales étaient déjà à portée de crocs.

Von Starck monta rapidement dans la chimère de tête, tandis que le « Vampire » menait ses genestealers dans les rangs des soldats terrifiés. La voix grave et sèche du commissaire grésillant dans le mégaphone les rappela à leur devoir et ils se regroupèrent en peloton pour faire feu sur cette horrible menace.

L’effet de surprise jouait toutefois en faveur des tyranides. Les blindés résistaient tant bien que mal aux fluides organiques corrosifs de l’Ennemie, répliquant de leurs canons en tuant nombre de créatures, mais alors que l’espoir naissait dans les rangs des impériaux, le sol se souleva dans une violente secousse, comme agité de spasmes terribles. Une large fissure stria soudain le bitume endommagé éclatant telle une plaie ouverte pour laisser surgir une effrayante monstruosité. Le massif Carnifex secoua sa carcasse hérissée de longues plaques chitineuses pointues afin d’en faire tomber les lourds gravas dans un nuage suffoquant de poussière âcre. Les immenses pinces broyeuses hypertrophiées du mastodonte s’abattirent sur le char le plus proche, le ratatinant telle une vulgaire canette de soda. Von Starck s’immobilisa... il s’apprêtait à hurler au leman Russ de la colonne de faire feu lorsqu’il vit avec horreur qu’un autre carnifex avait surgi des décombres. Il s’était fait avoir… en beauté. Ils allaient tous crever s’il restait là çà ne faisait pas un pli. Même l’Empereur n’y pourrait rien. Quittant le relatif abri de sa chimère, Von Starck courut vers Jenckins qui avait miraculeusement survécu au massacre.

GI_fusil« On s’arrache capitaine ! Il faut prévenir les troupes de la place de l’Ange que les tyranides approchent ! »

Von Starck se jeta au sol pour éviter l’ignoble décharge d’un canon venin.

Jenckins était blessé. Un éclat de métal était enfoncé dans son côté droit. Le commissaire le remarqua.

« J’emporte un souvenir de mon leman Russ Commissaire… çà vous dérange pas ? » la respiration du capitaine était difficile. Il transpirait sous la douleur. Mais c’était un soldat.

« C’est la propriété de l’Impérium… mais parce que c’est vous je ne dirai rien ». Von Starck sourit... Ils avaient perdu cette manche, mais il espérait que çà ne durerait pas… cette pensée chassait le désespoir qui commençait à le gagner. Sa volonté de fer prit le dessus. Tenant Jenckins sous le bras, ils déguerpirent aussi vite que possible avec les survivants qui le pouvaient.

Derrière eux, les tyranides transportaient déjà les cadavres vers les fosses à digestion. L’odeur de souffre et de sang serait plus forte dans les prochaines heures.

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